NdB : Après avoir mis près de 10 ans à intégrer Spinnaker, Ontap est enfin sorti de sa boite pour supporter le mode cluster à plus de deux noeuds. Pour autant, de là à se comparer à un EMC VMAX, il ne faut quand même pas abuser. Content de voir que finalement NetAPP
commence finalement à considérer le stockage flash comme un alternative viable. Pour les piles convergées mono-fournisseur, je pense la solution viable et pas uniquement l'apanage des startups : quid des Exa-machines chez Oracle qui se vendent comme des petits pains ?
Vu sur le MagIT : : Le CTO de NetApp, Jay Kidd voit le cloud et la flash comme les grandes tendances pour le stockage - Le 27 décembre 2012 (01:24) - par Christophe Bardy
En tant que directeur technique de NetApp, Jay Kidd est responsable des grandes technologiques du constructeur. Nous avons discuté avec lui sur ce qu’il considère comme les principales tendances pour le stockage de données pour 2013, en particulier autour du stockage en cluster, la virtualisation, de la flash et du cloud.
Quelles sont les grandes tendances de stockage de données que vous voyez à l’horizon 2013 ?
Jay Kidd : Je pense que le monde de l’informatique ne peut en général soutenir qu’une révolution à la fois. Et au cours des dernières années, cette révolution a été la virtualisation. Maintenant , la flash et le cloud viennent s’ajouter à la virtualisation pour créer les conditions d’une parfaite tempête de révolutions.
La virtualisation n’est plus le perturbateur qu’elle a été il y a trois ou quatre ans et elle fait toujours son chemin au sein des systèmes informatiques établis, chacun cherchant à l’exploiter de façon plus agressive. La mémoire Flash est un perturbateur à beaucoup de niveaux, et elle a un impact transformateur sur les architectures des serveurs et du stockage.
On voit aussi l’IT à l’échelle du cloud et l’«IT as a Service » apparaître comme une alternative viable pour les DSI. Cela est à l’origine d’un changement de mentalité pour les professionnels de l’IT, même au sein des entreprises. Ils doivent désormais penser comme des fournisseurs de services afin de rivaliser efficacement avec les fournisseurs de services externes. Cela perturbe aussi les organisations ainsi que la façon dont on exploite l’informatique.
Le stockage en cluster est un autre perturbateur. La virtualisation permet de consolider 10 applications sur un seul serveur. Vous propagez ensuite ce modèle à l’échelle de centaines de serveurs attachés à un environnement de stockage consolidé. Nous avons des clients stockant deux pétaoctets dans un environnement en cluster avec 10 000 machines virtuelles, et, clairement, ils ont besoin de commencer à petite échelle, avant de passer à une échelle bien plus grande en délivrant un niveau de disponibilité et de disponibilité qui jusqu’alors était considéré comme l’apanage des baies de stockages haut de gamme monolithiques de classe mainframe. Maintenant, les utilisateurs demandent des fonctions similaires de baies plus modulaires.
Notre OnTap cluster est l’un des [les] principaux moteurs de cette tendance alors que nous poussons à l’adoption du stockage en cluster pour les applications d’entreprise. Nous assistons à une bonne adoption de cette technologie.
Il a fallu un certain temps pour que vous parveniez à intégrer la technologie cluster acquise auprès de Spinnaker en 2003 dans OnTap. Considérez-vous OnTap comme un OS pleinement en mode cluster maintenant ?
Kidd: Je ne pense pas que nous en verrons jamais la fin, parce que nous avons trop d’idées à intégrer mais c’est une technologie que les utilisateurs comment à mettre en œuvre en production aujourd’hui.
Il y a toujours des choses que nous voulons ajouter et des améliorations que nous voulons faire. Nous considérons [OnTap Cluster] comme une plate-forme qui en est aux premiers stades de sa vie. Nous avons un programme d’innovations riche prévu pour le mode cluster. Mais cet OS emporte aussi avec lui beaucoup de choses que les gens aiment dans OnTap.
OnTap est présent depuis environ 20 ans, et nous avons bâti un grand nombre d’innovations [dans cet OS]. Les fonctions portant sur l’efficacité en matière de stockage et tout ce que nous avons fait avec les instantanés et la protection de données ou avec l’intégration avec des d’applications comme Oracle, SAP et Microsoft sont disponibles sur les systèmes OnTap cluster.
Est-ce que EMC Isilon est le principal concurrent de OnTap cluster ?
Kidd: Je suis heureux que vous posiez la question parce que c’est une perception erronée qu’OnTap cluster est seulement en concurrence avec d’autres systèmes de stockage en cluster. Notre principal concurrent pour OnTap cluster est le VMAX d’EMC, et aussi un peu le haut de gamme VNX, et certains autres systèmes de stockage d’IBM et HP. Nous affrontons les systèmes traditionnels de stockage d’entreprise qui ne sont pas en cluster. OnTap en cluster joue la carte du «commencer petit et prendre de l’ampleur progressivement » et permet une exploitation sans interruption que d’autres systèmes de stockage d’entreprise ne peuvent pas égaler. Nous sommes également en concurrence avec Isilon pour certaines applications scientifiques ou certaines applications verticales dans le monde des médias, mais l’objectif principal pour OnTap cluster est le monde de l’entreprise.
Jusqu’à quel point pensez-vous que la Flash va devenir prévalante dans l’entreprise ?
Kidd: Vous pensez à la Flash comme la Ferrari dans votre garage. Il y a certains cas d’utilisation ou vous souhaitez la sortir, et certaines applications où elle est l’outil idéal, comme une balade matinale le dimanche matin sur une route de montagne. Mais on ne va pas à l’épicerie avec elle, et on ne va pas à la décharge avec. De même, vous ne conduisez pas vos enfants à l’école avec, ce n’est pas une technologie pour toutes les applications. Pas encore. La performance est phénoménale, mais le coût est encore trop élevé pour que les entreprises envisagent de mettre toutes leurs données sur la Flash pour le moment. Un jour, peut-être, mais nous sommes très loin de cela.
Mais je ne pense que quiconque a déployé du stockage dans un environnement sensible à la latence et requérant un haut niveau d’IOPS intégrera de la Flash côté serveur ou utilisera une baie 100 % flash dans un tel contexte.
Il y a des start-up, qui, au cours des dernières années, ont eu une approche différente du stockage pour les environnements virtuels, que ce soit via des piles intégrées ou des baies conçues spécifiquement pour prendre en compte les environnements de VM. Pensez-vous que la virtualisation nécessite nouvelle architecture de stockage ?
Kidd: La virtualisation fonctionne assez bien, même sur des architectures traditionnelles où le « compute » et le stockage sont confiés à des dispositifs séparés. Si vous êtes une petite entreprise et que vous disposez de 8 à 10 applications en cours d’exécution dans votre entreprise, Il est tout à fait faisable de faire tourner l’ensemble sur un seul serveur multicœur ou une paire d’entre eux avec du stockage interne ou une petite baie SAN. Dès que vous arrivez à une taille, où vous avez des applications virtualisées et non virtualisées dans plus d’un seul lieu, l’utilisation d’un stockage externe a tendance à faire plus de sens, surtout parce que la consommation de ressources de calcul est devenue relativement économique. Vous pouvez faire tourner un très grand nombre d’applications.
Cela dit, il y a un appétit des clients pour une architecture unifiée de centre de données combinant des capacités de calcul de réseau et de stockage. Ce que nous avons constaté avec notre architecture de référence Flexpod est que les gens aiment l’idée d’une infrastructure convergente, mais ils aiment surtout son côté flexible – «J’aime cela, mais je veux un peu plus de puissance de calcul pour aller avec ce stockage ou plus de stockage pour aller avec cette puissance de calcul. Je pense que les piles convergées sont importantes d’un point de vue confort d’utilisation et de déploiement, mais les gens veulent ajuster la taille de la mémoire ou la puissance de calcul à l’intérieur de ces piles.
Je pense que les piles convergées mono-fournisseurs finiront par faillir sur l’un des paramètres de la solution. Les startups qui construisent des piles convergentes sont essentiellement des intégrateurs: Elles prennent des composants sur étagère Intel, VMware et du stockage et assemblent le tout dans ce qui ressemble à un package intéressant. Mais elles n’auront jamais de «best of breed» pour le calcul et le stockage ; elles auront toujours une génération de retard. Je pense que c’est vrai même pour les grands fournisseurs ; ils ont tendance à ne pas être leaders sur le stockage ou le réseau.
Quelles sont les autres nouvelles technologies voyez-vous s’imposer dans l’entreprise ?
Kidd: Cette notion de Dropbox d’entreprise est intéressante. Elle répond à un besoin de praticité. En particulier avec l’essor des tablettes, les gens veulent synchroniser leurs données entre leurs équipements.
Mais les DSI sont préoccupés par les questions de sécurité. Lorsque vous déposez des données dans un de ces services, il y a de grandes inquiétudes au sujet de qui peut les voir, les pirater, et sur les risques qu’il y a à exposer ces données. Il y a des histoires qui circulent sur des données qui ont été exposées. Les DSI sont toutefois à la recherche d’un moyen pour donner aux utilisateurs un service, leur permettant de synchroniser entre leurs appareils tout en protégeant les données.
Je pense que, en 2013, vous verrez la montée des alternatives à Dropbox en entreprise, car les utilisateurs se moquent en général du service qu’ils utilisent. Ils veulent que ce soit facile, et ils veulent être en mesure de relier leur téléphone, leur tablette, leur ordinateur à la maison et leur machine de travail au sein d’un répertoire partagé afin de pouvoir déplacer des données dans tous les sens. Si les entreprises fournissent ce type de service à leurs utilisateurs, les utilisateurs finaux se contenteront d’utiliser celui que leur entreprise fournit. Cela devrait simplifier le travail des entreprises pour le partage des répertoires de base des utilisateurs avec appareils mobiles, sans que les utilisateurs aient à faire tout ce boulot.
Alors, NetApp va-t-il suivre l’exemple d’EMC avec Syncplicity et offrir son propre service de partage de fichiers ?
Kidd: Vous verrez une combinaison de choses. Nous n’avons pas l’intention d’être un fournisseur de service public pour ce type de service. La stratégie de NetApp est de fournir du matériel pour ce type d’infrastructure, mais nous voyons ce type de capacité et une intégration étroite [avec nos équipements] comme une bonne chose.
Nous avons annoncé un partenariat avec [le] programme Citrix Sharefile. Nous voulons dire aux clients qu’utiliser des systèmes de stockage NetApp leur donne une solution simple pour fournir des capacités de Dropbox d’entreprise à leurs utilisateurs. Nous allons résoudre ce problème.
Quel rôle voyez-vous pour le stockage objet ? NetApp a acquis Bycast en 2010. Pensez-vous que StorageGrid poursuivra sa vie comme un système autonome, ou est-ce que des capacités objet seront intégrées dans OnTap ?
Kidd: Ce sera une combinaison des deux. Nous vendons StorageGrid en tant que solution autonome, et nous l’avons jumelé avec nos baies Série E. Nous sommes également en train d’intégrer des fonctions objet dans OnTap, basé sur la technologie Bycast.
Je pense que vous verrez beaucoup de systèmes objets hybrides apparaître sur le marché. Au final, je pense que l’objet deviendra le modèle pour le stockage à grande échelle. Je pense que vous verrez une évolution progressive vers plus de stockage objet. Beaucoup de gens sont à la recherche de ce type de système de stockage, en particulier en combinaison avec des appareils mobiles