mercredi 5 mai 2010

A propos de la migration dynamique de blocs de données en tier 1

3par a annoncé le mois dernier l'intégration de sa propre technologie de migration dynamique des blocs de données appelée région. Le but non avoué est comme toujours de dire que l'on va optimiser l'usage des disques SSD d'une part en en limitant le nombre du fait de leur coût et en utilisant au mieux leur faible capacité ... et puis aussi mais ça on ne vous le dira pas, parce que beaucoup de baies sont totalement incapables de les utiliser en nombre et à leur vitesse nominale. Pour mémoire, un disque 3Par s'appuie sur un stripping de 256Mo appelés chucklets. L'idée est de subdiviser ces chucklets en morceaux de 128Mo appelés régions pour que les LUNs naviguent dynamiquement et rapidement entre les disques les plus et les moins rapides en fonction du SLA attendu.

Oui, ce n'est pas neuf, Compellent fait celà depuis bien longtemps, ce concept portant le nom de "data progression" mais avec un granularité allant au bloc de données. EMC a repris récemment le concept à son compte sous le nom FAST avec une finesse n'allant pas au-delà du LUN comme 3Par. Si celà part d'un bon sentiment, la tâche devient extrêment consommatrice en ressources CPU et fait inutilement travailler les disques de la baie (pas green du tout au passage) ce que l'on peut concevoir sur un DMX du fait de la présence d'un grand nombre de processeurs dédiés, mais moins sur un Clariion avec ses deux contrôleurs déjà bien occupés.

De passage chez un revendeur Compellent, j'ai pu en compagnie d'un de leur technicien mettre à l'épreuve du bench leur baie de démo équipée entre autre de 8 disques FC 10K (2500 IOps au moins). Le résultat a été disons surprenant : la machine semble incapable de cracher plus que ce que ferait le seul disque du PC que vous utilisez pour me lire ! J'ai l'impression - qui reste à confirmer - que le bloc de données intensivement utilisé ici n'est lu et écrit que sur un seul disque !!!!! Voilà les limites de l'exercice. Donc, autant je conçois parfaitement d'utiliser ce type de technologie pour remplacer ma librairie de sauvegarde en l'associant à de la déduplication et du spin down de disques, autant je ne me vois pas la mettre en production pour mes applications critiques.

Compte tenu de la puissance relative de nos baies actuelles, de la vitesse de nos disques mécaniques qui ont encore de beaux jours devant eux du fait de leur capacité grandissante pour un prix convenable, le placement manuel des données a encore un sens pour assurer la garantie de performance.

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