Clairement et de mon point de vue, la France est à la ramasse car c'est bien à la fois une question de sensibilisation. et de vision. Pas plus tard que la semaine dernière, dans le cadre d'un projet de BHNS, j'expliquais à une collectivité qu'elle devait déployer un câble optique de 72 brins et pas seulement 12 pour préparer son avenir numérique car ce qui coûte cher, c'est le génie civil, pas le nombre de fibres.. La maîtrise d'ouvrage n'y a pas vu d'intérêt et la collectivité a eu peur que ce soit un sujet de discorde en délib.
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Le très haut débit, dossier clé du nouveau gouvernement - Par Marie-Cécile Renault
Fleur Pellerin, en charge du numérique, devra annoncer une stratégie claire sur la fibre optique.
Alors que le cabinet Idate a présenté fin mai un rapport soulignant le retard de l'Europe et notamment de la France sur l'accès Internet très haut débit, le régulateur des télécoms (Arcep) affirme, au contraire, que le marché français est dynamique, soutenu par des investissements importants des opérateurs.
D'après le dernier observatoire de l'Arcep, la France comptait 715.000 abonnements très haut débit fin mars 2012, dont 220.000 abonnements via la fibre optique (en hausse de 60 % sur un an) et 495.000 autres abonnements très haut débit via le câble (en hausse de 30 % sur un an). «D'ores et déjà 6 millions de foyers sont éligibles au très haut débit en France, contre 2 millions en Italie, et moins d'un million en Allemagne et en Espagne», a indiqué Jean-Ludovic Silicani, président de l'Arcep, défendant le cadre réglementaire mis en place.
Mais l'Avicca, qui regroupe des collectivités locales agissant pour l'aménagement numérique du territoire, a écrit hier une lettre ouverte au président de la République. L'association estime que la couverture du territoire en très haut débit «n'est pas à l'œuvre», demande une «opération vérité», ainsi qu'une modification du cadre réglementaire afin de «libérer les initiatives» et va jusqu'à proposer dix mesures d'urgences.
Grogne des élus
En clair, certains élus n'ont pas confiance dans les opérateurs (Orange, SFR, Bouygues, Free et Numericable), qu'ils suspectent de ne pas vouloir tenir leurs engagements d'investissements. Ils souhaiteraient pouvoir intervenir eux-mêmes, sur les zones rentables et non rentables, tout en bénéficiant des aides publiques du grand emprunt. Alors que la grogne des élus est importante, et que la plupart des grands élus dans les régions sont de gauche, le déploiement du très haut débit sera clairement un des dossiers clés de Fleur Pellerin, la nouvelle ministre en charge du Numérique. «En clair, elle devra choisir entre une stratégie en faveur de l'aménagement du territoire ou en faveur du climat social chez les opérateurs», explique un proche du dossier.
De leur côté, les opérateurs ne verraient pas d'un bon œil une remise en cause des règles actuelles. «Ce serait un gros risque de stopper la dynamique si l'on voulait transformer le jeu. J'appelle donc à une certaine continuité si l'on veut que le pays soit à la pointe du développement du très haut débit», déclarait récemment Stéphane Richard, PDG de France Télécom Orange. Pour répondre à l'inquiétude de certains élus, Orange propose de signer des conventions, «ce qui a déjà été fait par Stéphane Richard avec les régions Bretagne et Auvergne, ou aussi des départements comme la Côte-d'Or», conclut Bruno Janet, directeur des relations avec les collectivités locales de France Télécom Orange.