La mission est donc confiée au camarade ingénieur électronicien et accessoirement musicien Vladimir Kuzmin de créer un synthétiseur 100% prolétaire et soviétique capable d’en remontrer aux japonaiseries et autres machines provenant du territoire US. Pour concevoir la machine, les seules sources d’inspiration possibles sont la lecture des brevets mondialement déposés, les disques de ces diaboliques occidentaux et l’imagination. Ici, point de reverse engineering, les solutions élaborées pour créer les différents filtres sont donc originale doublées d’une fiabilité quasi-militaires digne d'un char T-65, mais faisant aussi l’impasse sur la fonction bender (la roue pour faire moduler le son) faute d’ingénieur compétent en la matière !
Il en sortira cette machine analogique duophonique avec clavier à 39 touches à la fois rustique et fiable -hormis le clavier provenant des orgues déjà produits par l’industrie russe d’alors - : la légende veut que l’on puisse l’utiliser au beau milieu de la taïga en plein hiver c’est dire …
J'ai écrit duophonique (deux notes à la fois), alors que la machine se nomme Polyvoks ??? Faux ami que ce terme puisqu’il signifie plusieurs timbres (sons) en russe et pas plusieurs voix :)
La façade est noire et les inscriptions uniquement en cyrillique
La stabilité des VCOs posera quelques problèmes jusqu’en 1985, date ou le contrôle qualité se fera plus rigoureux sur les composants. Au final, la machine abritera 2 VCOs avec générateur de bruit blanc, 2 générateurs d’enveloppe, 1 filtre passe-bas, 1 VCA, 1 LFO. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la seule fois où j’ai pu la manipuler, j'en ai trouvé le son rapeux à souhait, à l'image d'un Roland SH-101 ou d'un Oberheim OB-1 (qui donnera son nom à OBI One Kenobi dans la guerre de étoiles, comme vous le savez déjà ...).
On peut aussi l'écouter sur youtube : http://www.youtube.com/watch?v=pJtPopDf3CQ
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