mardi 29 décembre 2009

Oracle : Après Sun, au tour de Citrix

Il est vrai que les accords de partenariat notamment entre Pillar et Citrix sont relativement forts ... Xen Server 5.5 se rapproche beaucoup de ESXi avec deux ou trois lacunes fonctionnelles pour les habitués des outils VMware.

Vu sur le MagIT - Le 29 décembre 2009 (14:45) - par Reynald Fléchaux

Selon le site d'information financière Briefing.com, Oracle serait intéressé par un éventuel rachat de Citrix. Un tel rachat permettrait à l'éditeur de conforter son offre de virtualisation de serveurs et de postes de travail, mais aussi de renforcer sa présence dans les services en ligne avec notamment les outils de téléconférence et de réunion web de Citrix.

Selon le site d'information financière Briefing.com, Oracle lorgnerait sur Citrix. Rappelons que l'éditeur boulimique n'a pas encore bouclé le rachat de Sun, une opération toujours soumise à l'approbation de la Commission européenne.

Sur un plan technologique, le rachat de Citrix pourrait faire sens, notamment sur le marché de la virtualisation de serveurs. Oracle a en effet basé sa stratégie en matière de virtualisation sur le projet Open Source Xen. L'éditeur a appuyé ses premiers développements sur l'implémentation de l'hyperviseur Open Source réalisée par Red Hat, mais a du se résoudre à accroitre ses efforts lorsque Red Hat a décidé de basculer vers KVM. Afin d'accélérer ses développements, Oracle a mis la main cet été sur Virtual Iron, un autre pionnier de la virtualisation Xen, dont il a commencé à intégrer certaines innovations dans Oracle VM au début de l'automne. Une version 3.0 faisant converger la souche Xen d'Oracle avec les outils d'administration de Virtual Iron est en principe attendue au premier trimestre 2010.

Accélérer sur la virtualisation face à VMware et Microsoft

Reste qu'en mettant la main sur Citrix, Oracle pourrait encore accélérer son développement dans la virtualisation en mettant notamment la main sur l'équipe d'une cinquantaine de développeurs qui, chez Citrix, travaille au développement de l'hyperviseur Open Source Xen et de ses déclinaisons commerciales pour serveurs et postes clients, Citrix XenServer et XenClient (l'essentiel de cette équipe s'appuie sur le noyau de développeurs hérités du rachat de Xensource par Citrix en 2007, NDLR). Autre avantage : par rapport à l'offre d'Oracle, la solution de virtualisation de Citrix a l'avantage d'être considérée comme mature et est supportée en standard par la plupart des grands constructeurs de serveurs, ce qui est loin d'êre le cas de celle d'Oracle. De plus, XenServer est aussi certifié par nombre de constructeurs de systèmes de stockage (via la technologie StorageLink de Citrix, une alternative au très récent Storage Connect d'Oracle).

Citrix dispose de plus d'une offre d'outils d'administration séduisante allant de la simple gestion des environnements virtuels, au provisionning de chaînes complexes en passant par l'orchestration d'environnements complexes (le plus récent représentant est Citrix Site Recovery, un outil permettant d'orchestrer un processus complet de reprise après désastre). Autant d'outils complémentaires de ceux d'Oracle et qui viendraient compléter le portefeuille logiciel que le géant des bases de données s'est construit à grands coups de rachats.

Leader sur la virtualisation des postes clients et sur les services collaboratifs en ligne

Côté client, l'offre de virtualisation d'applications et de postes de travail de Citrix est la référence mondiale, bien loin devant tout ce que peuvent proposer Microsoft et VMware. Cette offre, qui est largement redondante avec celle de Sun (héritée du mariage entre les technologies maison et celles de Tarantella), positionnerait Oracle comme le leader des technologies de distribution d'applications et de gestion des postes de travail. Enfin, Citrix dérive aussi une portion croissante de ses revenus (et de ses profits) de ses services en ligne tels que GoToMeeting et GoToMyPC, des services directement concurrents des offres WebEx de Cisco et des services de collaboration en ligne de Google et Microsoft. Autant d'offres en nuage qui pourraient aussi attiser l'appétit d'un Oracle pour l'instant à la traîne sur ce marché. Reste que la capitalisation boursière de Citrix (7,7 Md$ pour une société qui n'a réalisé que 1,6 Md$ de CA en 2008) rend la maneuvre coûteuse et pourrait être le principal obstacle à un rapprochement. Rappelons que Oracle n'a payé le rachat de Sun "que" 7,4 Md$.

Notons pour terminer que le même Briefing.com évoque également des rumeurs de rachat du fabricant de mémoire Rambus par HP, une hypothèse qui paraît bien plus fantaisiste.

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