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Microsoft a levé le voile sur les fonctionnalités de la prochaine version d’Hyper-V, la 3.0, qui arrivera avec Windows Server 8. Au programme, des nouveautés côté réseau, migration live, et capacités de montée en charge. Le tout dans une logique de concurrence renforcée avec VMware. Hyper-V 3.0 n’en est encore qu’au stade de pré-bêta. En l’état, il n’est donc pas adapté à un déploiement en production. Il vise donc les développeurs avec pour objectif de leur permettre de s’y frotter en amont du code final. Et il faudra probablement attendre un an, sinon plus, avant le lancement effectif d’Hyper-V 3.0.
Toutefois, même en l’état actuel, Hyper-V 3.0 embarque des fonctions qui font tourner la tête aux professionnels de la virtualisation. La première d’entre elles étant un nouveau commutateur virtuel extensible, qui permet aux partenaires de Microsoft de développer des fonctionnalités réseaux avancées, telles que des extensions capables d’inspecter, de surveiller et d'échantillonner le trafic. Ce nouveau commutateur intègrera en outre le support de VN-Tag et d’OpenFlow ainsi que la capacité de moduler les débits en fonction de la qualité de service en s’appuyant sur des règles de réservation et de limitation de bande passante pour chaque interface réseau virtuelle.
«Enfin», s’est exclamé Matt Lavalle, directeur technologie de MLS Property Information Network Inc., qui s’appuie sur Hyper-V pour l’essentiel de son infrastructure IT. «VMware a été longtemps en avance sur ce terrain-là.» Lavallee explique qu’il espère que le nouveau commutateur sera «le premier pas en faveur de capacités de sécurité réseau - nous avons eu besoin d’organiser nos machines virtuelles en plusieurs grappes pour assurer une ségrégation parce qu’il n’y a pas d’autre façon de procéder avec Hyper-V».
Un commutateur virtuel extensible ouvre aussi la voie à plus de commutateurs virtuels tiers tels que le Nexus 1000V de Cisco, développé pour VMware. «Vous pouvez déjà imaginer qui pourront être ces partenaires », relève Chris Wolf, vice-président recherche chez Gartner. Viennent en premier lieu les noms de ceux «qui ont été quelque peu chahutés par VMware », à savoir HP et Juniper. Mais pour Wolf, «simplement en raison du marché potentiel, Cisco n’a pas vraiment d’autre choix que d’aller aussi dans cette direction. Et pourquoi ne le ferait-il pas ?»
Cure de jouvence pour la migration live
Les nouvelles fonctions de migration live ont également retenu l’attention des utilisateurs. La migration live du stockage est une mise à jour clé de la fonction Quick Storage Migration de Windows Server 2008 R2, qui nécessite un temps d’indisponibilité durant la migration. Certains éléments indiquent en outre que Microsoft prévoit de collaborer avec des partenaires stockage pour délester la migration du stockage sur le matériel de baies de stockage. Enfin, la nouvelle version d’Hyper-V devrait également supporter plusieurs migrations live du stockage en parallèle. Ce qui intéresse fortement les utilisateurs d’Hyper-V.
«Pouvoir migrer en live plusieurs ressources de stockage, en parallèle, augmenterait clairement la productivité des processus d’administration », estime Rob McShinsky, ingénieur Systèmes sénior du Dartmouth Hitchcock Medical Center de Lebanon, au New Hampshire. «Même dans des situations non urgentes, nous déplaçons régulièrement des machines virtuelles d’un hôte à l’autre, pour répartir la charge ou mettre à niveau notre infrastructure physique. Pouvoir procéder à des migrations en parallèle augmentera l’efficacité de l’administration.»
Parmi les nouvelles fonctionnalités évoquées figure aussi la capacité de migrer en live des machines virtuelles sans stockage partagé, simplement en utilisant une connexion Gigabit Ethernet. Actuellement, KVM, de Red Hat, via un projet avec IBM, est le seul hyperviseur à supporter la migration live sans stockage partagé. Cette capacité pourrait théoriquement ouvrir la virtualisation à de nouveaux environnements, tels que les petites entreprises et les offres de cloud public, là où le stockage partagé n’est pas systématiquement disponible.
Mais VMware travaille également à la résolution d’un problème similaire avec Virtual Storage Appliance (VSA), lancé avec vSphere 5, souligne Wolf. VSA permet de créer des ressources logiques de stockage partagé à partir de disques durs internes sur un maximum de trois hôtes VMware. Et il est supporté dès l’édition PME de vSphere, Essentials.
Mais la migration live sans stockage partagé apparaît plus comme une nouveauté mineure, à ce stade, aux yeux de Wolf : «les clients s’intéressent plus aux capacités de haute disponibilité qu’à la migration live. La migration live est quelque chose de liée à la maintenance programmée; la haute disponibilité permet de faire face à une panne de serveur physique.»
Plus de protection et de capacités de montée en charge pour les applications critiques
Avec la nouvelle version d’Hyper-V, Microsoft prévoit en outre de nouvelles capacités de montée en charge qui pourrait aider à emmener des applications critiques telles qu’Exchange et SQL Server dans le giron d’Hyper-V. Chaque machine virtuelle supportera jusqu’à 32 processeurs virtuels et 512 Go de mémoire vive - contre 4 CPU virtuels et 8 Go de mémoire vive actuellement. De quoi rattraper vSphere 5 et XenServer 6. Ou presque, puisque tous deux supportent jusqu’à 1 To de mémoire vive par machine virtuelle.
Hyper-V 3.0 devrait également supporter jusqu’à 32 noeuds et 4 000 VMs par grappe. Un nouveau format de disque virtuel, VHDX, devrait autoriser des volumes de plus de 2 To.
Pour Lavalle, ces avancées en termes de capacité d’évolutivité vont lui permettre de virtualiser SQL Server et, il l’espère, Exchange, également. «Notre plus petit serveur SQL Server dispose de 16 coeurs. Et notre plus gros, de 32. Les virtualiser avec 4 CPU virtuels n’est même pas une option.» Dès lors, «les seules choses que nous n’avons pas virtualisées sont SQL Server et Exchange».
Replica, une fonction de réplication au niveau hôte, précédemment présentée par Microsoft, pourrait également aider à maintenir la disponibilité des applications critiques en utilisant des succursales comme sites de reprise, selon McShinsky : «je n’appréhende pas Replica comme une solution de reprise complète, comme un véritable environnement dédié », explique-t-il, soulignant la problématique de la bande passante réseau. «Mais je le vois comme une possibilité offerte de choisir précisément des parties d’un environnement que l’on considère comme les plus critiques pour que l’activité puisse se poursuivre.»
Souffler dans le cou de VMware ?
Les conditions de licence de VMware, pour vSphere 5, n’ont pas fait que des heureux. Et certains utilisateurs évaluent l’opportunité de passer à Hyper-V qui est couvert par les licences Windows Server que beaucoup d’utilisateurs ont acquises.
«Je pense que [VMware] se tire réellement une balle dans le pied avec son modèle de licence », estime Christian Metz, administrateur Systèmes chez un assureur figurant au classement Fortune 300. «A peu près toutes les personnes auxquelles je parle disent qu’Hyper-V est plutôt attirant, y compris pour une grande entreprise.»
«C’est suffisamment motivant pour me faire réfléchir à abandonner VMware quand mon contrat de maintenance arrivera à expiration», explique Thad Vaughn, ingénieur Systèmes sénior chez Clayco Inc, après qu’il a jeté un oeil aux nouvelles fonctions d’Hyper-V sur un blog du réseau TechNet de Microsoft. «Si je peux répondre à mes besoins sans augmenter mes contraintes d’administration et tout en réduisant mes coûts d’exploitation... ça ressemble à un choix intelligent.»
Toutefois, chez Gartner, Wolf ne pense pas qu’Hyper-V soit encore prêt à retourner le marché. Les utilisateurs ont plus de choses à prendre en compte que le seul hyperviseur avant de changer de plateforme de virtualisation : nombre d’entre eux ont des outils tiers de sécurité, de supervision ou encore de sauvegarde conçus pour VMware. Sans compter les pratiques.
«Si Microsoft joue la partie finement, il multipliera les adhérences entre la prochaine génération de ses applications serveur, telles qu’Exchange et SQL Server, afin qu’elles fonctionnent très bien avec Hyper-V et Windows Server 8 », relève Wolf. «On ne verra pas forcément pour autant une vaste vague de migration vers Hyper-V mais au moins une évolution régulière, où les utilisateurs profitent d’Hyper-V stratégiquement à l’occasion d’un renouvellement d’application.»
Par Beth Pariseau, rédacteur senior de SearchServerVirtualization.com
Microsoft a levé le voile sur les fonctionnalités de la prochaine version d’Hyper-V, la 3.0, qui arrivera avec Windows Server 8. Au programme, des nouveautés côté réseau, migration live, et capacités de montée en charge. Le tout dans une logique de concurrence renforcée avec VMware. Hyper-V 3.0 n’en est encore qu’au stade de pré-bêta. En l’état, il n’est donc pas adapté à un déploiement en production. Il vise donc les développeurs avec pour objectif de leur permettre de s’y frotter en amont du code final. Et il faudra probablement attendre un an, sinon plus, avant le lancement effectif d’Hyper-V 3.0.
Toutefois, même en l’état actuel, Hyper-V 3.0 embarque des fonctions qui font tourner la tête aux professionnels de la virtualisation. La première d’entre elles étant un nouveau commutateur virtuel extensible, qui permet aux partenaires de Microsoft de développer des fonctionnalités réseaux avancées, telles que des extensions capables d’inspecter, de surveiller et d'échantillonner le trafic. Ce nouveau commutateur intègrera en outre le support de VN-Tag et d’OpenFlow ainsi que la capacité de moduler les débits en fonction de la qualité de service en s’appuyant sur des règles de réservation et de limitation de bande passante pour chaque interface réseau virtuelle.
«Enfin», s’est exclamé Matt Lavalle, directeur technologie de MLS Property Information Network Inc., qui s’appuie sur Hyper-V pour l’essentiel de son infrastructure IT. «VMware a été longtemps en avance sur ce terrain-là.» Lavallee explique qu’il espère que le nouveau commutateur sera «le premier pas en faveur de capacités de sécurité réseau - nous avons eu besoin d’organiser nos machines virtuelles en plusieurs grappes pour assurer une ségrégation parce qu’il n’y a pas d’autre façon de procéder avec Hyper-V».
Un commutateur virtuel extensible ouvre aussi la voie à plus de commutateurs virtuels tiers tels que le Nexus 1000V de Cisco, développé pour VMware. «Vous pouvez déjà imaginer qui pourront être ces partenaires », relève Chris Wolf, vice-président recherche chez Gartner. Viennent en premier lieu les noms de ceux «qui ont été quelque peu chahutés par VMware », à savoir HP et Juniper. Mais pour Wolf, «simplement en raison du marché potentiel, Cisco n’a pas vraiment d’autre choix que d’aller aussi dans cette direction. Et pourquoi ne le ferait-il pas ?»
Cure de jouvence pour la migration live
Les nouvelles fonctions de migration live ont également retenu l’attention des utilisateurs. La migration live du stockage est une mise à jour clé de la fonction Quick Storage Migration de Windows Server 2008 R2, qui nécessite un temps d’indisponibilité durant la migration. Certains éléments indiquent en outre que Microsoft prévoit de collaborer avec des partenaires stockage pour délester la migration du stockage sur le matériel de baies de stockage. Enfin, la nouvelle version d’Hyper-V devrait également supporter plusieurs migrations live du stockage en parallèle. Ce qui intéresse fortement les utilisateurs d’Hyper-V.
«Pouvoir migrer en live plusieurs ressources de stockage, en parallèle, augmenterait clairement la productivité des processus d’administration », estime Rob McShinsky, ingénieur Systèmes sénior du Dartmouth Hitchcock Medical Center de Lebanon, au New Hampshire. «Même dans des situations non urgentes, nous déplaçons régulièrement des machines virtuelles d’un hôte à l’autre, pour répartir la charge ou mettre à niveau notre infrastructure physique. Pouvoir procéder à des migrations en parallèle augmentera l’efficacité de l’administration.»
Parmi les nouvelles fonctionnalités évoquées figure aussi la capacité de migrer en live des machines virtuelles sans stockage partagé, simplement en utilisant une connexion Gigabit Ethernet. Actuellement, KVM, de Red Hat, via un projet avec IBM, est le seul hyperviseur à supporter la migration live sans stockage partagé. Cette capacité pourrait théoriquement ouvrir la virtualisation à de nouveaux environnements, tels que les petites entreprises et les offres de cloud public, là où le stockage partagé n’est pas systématiquement disponible.
Mais VMware travaille également à la résolution d’un problème similaire avec Virtual Storage Appliance (VSA), lancé avec vSphere 5, souligne Wolf. VSA permet de créer des ressources logiques de stockage partagé à partir de disques durs internes sur un maximum de trois hôtes VMware. Et il est supporté dès l’édition PME de vSphere, Essentials.
Mais la migration live sans stockage partagé apparaît plus comme une nouveauté mineure, à ce stade, aux yeux de Wolf : «les clients s’intéressent plus aux capacités de haute disponibilité qu’à la migration live. La migration live est quelque chose de liée à la maintenance programmée; la haute disponibilité permet de faire face à une panne de serveur physique.»
Plus de protection et de capacités de montée en charge pour les applications critiques
Avec la nouvelle version d’Hyper-V, Microsoft prévoit en outre de nouvelles capacités de montée en charge qui pourrait aider à emmener des applications critiques telles qu’Exchange et SQL Server dans le giron d’Hyper-V. Chaque machine virtuelle supportera jusqu’à 32 processeurs virtuels et 512 Go de mémoire vive - contre 4 CPU virtuels et 8 Go de mémoire vive actuellement. De quoi rattraper vSphere 5 et XenServer 6. Ou presque, puisque tous deux supportent jusqu’à 1 To de mémoire vive par machine virtuelle.
Hyper-V 3.0 devrait également supporter jusqu’à 32 noeuds et 4 000 VMs par grappe. Un nouveau format de disque virtuel, VHDX, devrait autoriser des volumes de plus de 2 To.
Pour Lavalle, ces avancées en termes de capacité d’évolutivité vont lui permettre de virtualiser SQL Server et, il l’espère, Exchange, également. «Notre plus petit serveur SQL Server dispose de 16 coeurs. Et notre plus gros, de 32. Les virtualiser avec 4 CPU virtuels n’est même pas une option.» Dès lors, «les seules choses que nous n’avons pas virtualisées sont SQL Server et Exchange».
Replica, une fonction de réplication au niveau hôte, précédemment présentée par Microsoft, pourrait également aider à maintenir la disponibilité des applications critiques en utilisant des succursales comme sites de reprise, selon McShinsky : «je n’appréhende pas Replica comme une solution de reprise complète, comme un véritable environnement dédié », explique-t-il, soulignant la problématique de la bande passante réseau. «Mais je le vois comme une possibilité offerte de choisir précisément des parties d’un environnement que l’on considère comme les plus critiques pour que l’activité puisse se poursuivre.»
Souffler dans le cou de VMware ?
Les conditions de licence de VMware, pour vSphere 5, n’ont pas fait que des heureux. Et certains utilisateurs évaluent l’opportunité de passer à Hyper-V qui est couvert par les licences Windows Server que beaucoup d’utilisateurs ont acquises.
«Je pense que [VMware] se tire réellement une balle dans le pied avec son modèle de licence », estime Christian Metz, administrateur Systèmes chez un assureur figurant au classement Fortune 300. «A peu près toutes les personnes auxquelles je parle disent qu’Hyper-V est plutôt attirant, y compris pour une grande entreprise.»
«C’est suffisamment motivant pour me faire réfléchir à abandonner VMware quand mon contrat de maintenance arrivera à expiration», explique Thad Vaughn, ingénieur Systèmes sénior chez Clayco Inc, après qu’il a jeté un oeil aux nouvelles fonctions d’Hyper-V sur un blog du réseau TechNet de Microsoft. «Si je peux répondre à mes besoins sans augmenter mes contraintes d’administration et tout en réduisant mes coûts d’exploitation... ça ressemble à un choix intelligent.»
Toutefois, chez Gartner, Wolf ne pense pas qu’Hyper-V soit encore prêt à retourner le marché. Les utilisateurs ont plus de choses à prendre en compte que le seul hyperviseur avant de changer de plateforme de virtualisation : nombre d’entre eux ont des outils tiers de sécurité, de supervision ou encore de sauvegarde conçus pour VMware. Sans compter les pratiques.
«Si Microsoft joue la partie finement, il multipliera les adhérences entre la prochaine génération de ses applications serveur, telles qu’Exchange et SQL Server, afin qu’elles fonctionnent très bien avec Hyper-V et Windows Server 8 », relève Wolf. «On ne verra pas forcément pour autant une vaste vague de migration vers Hyper-V mais au moins une évolution régulière, où les utilisateurs profitent d’Hyper-V stratégiquement à l’occasion d’un renouvellement d’application.»
Par Beth Pariseau, rédacteur senior de SearchServerVirtualization.com
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