par Philippe Leroy, ZDNet France. Publié le 23 mai 2011
Stratégie - A l'initiative de Nicolas Sarkozy, près de 600 représentants de l'écosystème Internet mondial se réunissent à Paris en préambule du G8 de Deauville. Mais en raison de désaccords entre les principales puissances mondiales, aucune décision opérationnelle sur la gouvernance politique et économique de l'Internet n'est à attendre.
Amener Internet au menu des discussions des huit principaux dirigeants mondiaux qui se réuniront à Deauville les 26 et 27 mai, c'est la raison invoquée par Nicolas Sarkozy pour organiser le e-G8 Forum.
Deux jours avant les "grands" (les 24 et 25 mai), les représentants de l'écosystème Internet mondial - on parle de 600 participants - ont été invités pour discuter, sous une immense tente dressée dans le jardin des Tuileries, de l'impact économique et sociétal du réseau mondial.
"Le Président de la République française a voulu que le e-G8 Forum soit une initiative organisée et financée par le secteur privé, et placée sous la présidence de Maurice Lévy, Président du directoire de Publicis Groupe" explique la FAQ du site de l'évènement. Le budget devrait s'élever à 3 millions d'euros.
600 participants
Selon la communication officielle du Forum, "les discussions, débats, échanges et idées produits pendant les deux jours de l'e-G8 Forum seront rapportés le lendemain à la table des huit chefs d'État et de gouvernement." Et le casting des invités est à la hauteur des ambitions des organisateurs. En vrac, on devrait y croiser notamment les patrons de Facebook, eBay, Google et Groupon, des figures emblématiques du Web - Jimmy Wales (fondateur de Wikipédia), Mitchell Baker (Mozilla Foundation), Lawrence Lessig (Creative Commons), des net-entrepreneurs français (Marc Simoncini, Xavier Niel, J.A Granjeon) ou encore des ministres ( E Besson, C Lagarde et F Mitterrand).
Si la présentation du forum prend une tonalité très politique ( Nicolas Sarkozy prononcera un discours d'ouverture), son contenu est d'une facture très classique. "Publicis en liaison avec la Présidence de la République française ont établi le programme général du e-G8 Forum en sessions plénières, débats et séances de travail en groupes restreints." explique la FAQ.
Résultat : des tables rondes composées de personnalités qualifiées sur des thématiques archi-débattues ( Internet et croissance, Internet et société, propriété intellectuelle et économie digitale, ...). Un dispositif que l'on retrouve dans au moins une bonne douzaine de conférences aux quatre coins du monde ... de TED au Web 2.0 Summit en passant par le Web.
Quelles propositions pour le G8 ?
Mais à quelques heures du début de l'évènement, le flou est total sur le dispositif qui permettra de remplir sa principale mission : proposer des "idées et contributions" aux huit chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Deauville. On ignore encore qui jouera le rôle de greffier des échanges entre les personnalités du Web mondial, qui se chargera de rédiger la synthèse des six séances plénières et des trois ateliers (voir le programme). D'autant plus troublant que la présentation aux participants du e-G8 est déjà prévue au programme : mercredi 25 mai entre 17H30 et 18h30 pour la plénière de clôture.
Selon l'hebdomadaire Marianne (daté du 21 mai), ce flou artistique ne doit rien au hasard. L'existence du e-G8 a donné lieu à une négociation serrée entre Nicolas Sarkozy et son homologue américain. Barack Obama aurait accepté sa tenue à la seule condition "qu'il s'agisse d'un débat sur les principes et non sur les questions techniques, et qu'il ne soit pas le lieu d'une négociation".
Pour la Maison Blanche, il n'est pas question de créer de nouvelles dissensions entre les huit puissances mondiales alors que l'Internet est devenu un enjeu de politique internationale, en particulier avec le rôle central joué par les réseaux sociaux - Facebook et Twitter en tête- lors des révoltes populaires en Tunisie et en Egypte, et que les désaccords sont nombreux sur les principaux sujets sensibles.
Pas étonnant donc que régulation technique et juridique de l'Internet, la protection des cyber-dissidents ou encore la surveillance des flux financiers ne figurent pas au programme du e-G8.
Dans ces conditions, aucune décision opérationnelle concernant la gouvernance politique et économique de l'Internet n'est à attendre. Au mieux devrions nous assister à une profession de foi sur les mérites du réseau mondial pour la promotion de la liberté d'expression, l'éducation ou la diffusion de la Culture.
Seule certitude, Nicolas Sarkozy a d'ores et déjà réussi une opération de communication de portée mondiale en endossant les habits d'un président "pro numérique". Un joli passement de jambes alors que sa politique - marquée par Hadopi et la suppression du statut JEI- fait l'objet des plus vives critiques dans l'Hexagone.
Stratégie - A l'initiative de Nicolas Sarkozy, près de 600 représentants de l'écosystème Internet mondial se réunissent à Paris en préambule du G8 de Deauville. Mais en raison de désaccords entre les principales puissances mondiales, aucune décision opérationnelle sur la gouvernance politique et économique de l'Internet n'est à attendre.
Amener Internet au menu des discussions des huit principaux dirigeants mondiaux qui se réuniront à Deauville les 26 et 27 mai, c'est la raison invoquée par Nicolas Sarkozy pour organiser le e-G8 Forum.
Deux jours avant les "grands" (les 24 et 25 mai), les représentants de l'écosystème Internet mondial - on parle de 600 participants - ont été invités pour discuter, sous une immense tente dressée dans le jardin des Tuileries, de l'impact économique et sociétal du réseau mondial.
"Le Président de la République française a voulu que le e-G8 Forum soit une initiative organisée et financée par le secteur privé, et placée sous la présidence de Maurice Lévy, Président du directoire de Publicis Groupe" explique la FAQ du site de l'évènement. Le budget devrait s'élever à 3 millions d'euros.
600 participants
Selon la communication officielle du Forum, "les discussions, débats, échanges et idées produits pendant les deux jours de l'e-G8 Forum seront rapportés le lendemain à la table des huit chefs d'État et de gouvernement." Et le casting des invités est à la hauteur des ambitions des organisateurs. En vrac, on devrait y croiser notamment les patrons de Facebook, eBay, Google et Groupon, des figures emblématiques du Web - Jimmy Wales (fondateur de Wikipédia), Mitchell Baker (Mozilla Foundation), Lawrence Lessig (Creative Commons), des net-entrepreneurs français (Marc Simoncini, Xavier Niel, J.A Granjeon) ou encore des ministres ( E Besson, C Lagarde et F Mitterrand).
Si la présentation du forum prend une tonalité très politique ( Nicolas Sarkozy prononcera un discours d'ouverture), son contenu est d'une facture très classique. "Publicis en liaison avec la Présidence de la République française ont établi le programme général du e-G8 Forum en sessions plénières, débats et séances de travail en groupes restreints." explique la FAQ.
Résultat : des tables rondes composées de personnalités qualifiées sur des thématiques archi-débattues ( Internet et croissance, Internet et société, propriété intellectuelle et économie digitale, ...). Un dispositif que l'on retrouve dans au moins une bonne douzaine de conférences aux quatre coins du monde ... de TED au Web 2.0 Summit en passant par le Web.
Quelles propositions pour le G8 ?
Mais à quelques heures du début de l'évènement, le flou est total sur le dispositif qui permettra de remplir sa principale mission : proposer des "idées et contributions" aux huit chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Deauville. On ignore encore qui jouera le rôle de greffier des échanges entre les personnalités du Web mondial, qui se chargera de rédiger la synthèse des six séances plénières et des trois ateliers (voir le programme). D'autant plus troublant que la présentation aux participants du e-G8 est déjà prévue au programme : mercredi 25 mai entre 17H30 et 18h30 pour la plénière de clôture.
Selon l'hebdomadaire Marianne (daté du 21 mai), ce flou artistique ne doit rien au hasard. L'existence du e-G8 a donné lieu à une négociation serrée entre Nicolas Sarkozy et son homologue américain. Barack Obama aurait accepté sa tenue à la seule condition "qu'il s'agisse d'un débat sur les principes et non sur les questions techniques, et qu'il ne soit pas le lieu d'une négociation".
Pour la Maison Blanche, il n'est pas question de créer de nouvelles dissensions entre les huit puissances mondiales alors que l'Internet est devenu un enjeu de politique internationale, en particulier avec le rôle central joué par les réseaux sociaux - Facebook et Twitter en tête- lors des révoltes populaires en Tunisie et en Egypte, et que les désaccords sont nombreux sur les principaux sujets sensibles.
Pas étonnant donc que régulation technique et juridique de l'Internet, la protection des cyber-dissidents ou encore la surveillance des flux financiers ne figurent pas au programme du e-G8.
Dans ces conditions, aucune décision opérationnelle concernant la gouvernance politique et économique de l'Internet n'est à attendre. Au mieux devrions nous assister à une profession de foi sur les mérites du réseau mondial pour la promotion de la liberté d'expression, l'éducation ou la diffusion de la Culture.
Seule certitude, Nicolas Sarkozy a d'ores et déjà réussi une opération de communication de portée mondiale en endossant les habits d'un président "pro numérique". Un joli passement de jambes alors que sa politique - marquée par Hadopi et la suppression du statut JEI- fait l'objet des plus vives critiques dans l'Hexagone.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire