vendredi 17 septembre 2010

Mike Workman CEO de PIllar Data à Paris cette semaine


Ayant la chance de le rencontrer avec quelques autres clients, Mike nous a fait un cours magistral sur la conception d'un système de stockage

Vu sur le MagIT, une Interview de Mike Workman

Mike Workman, Pillar Data Systems : "nous sommes ouverts à toute proposition..."

Le 16 septembre 2010 (15:22) - par La rédaction

Dans un entretien avec LeMagIT, Mike Workman le co-fondateur (avec Larry Ellison d'Oracle) et CEO du fabricant de baies de stockage Pillar Data Systems fait le point sur sa société et sur les évolutions à attendre dans les prochains mois pour les baies de stockage Pillar Data Systems. Il revient aussi sur la consolidation en cours dans le secteur du stockage après la vague récente d'acquisitions par HP, IBM et Dell et n'exclut aucune hypothèse en cas d'offre d'un des grands du secteur.

De passage à Paris cette semaine, le fondateur et CEO de Pillar Data Systems, Mike Workman a accepté de répondre aux questions du MagIT. Dans un contexte de consolidation du marché du stockage, le patron de Pillar confie son opinion sur l'acquisition récente de 3Par par HP et sur les répercussions qu'elle pourrait avoir sur les autres acteurs. Il explique sa vision du marché et aborde les prochaines évolutions de son architecture de stockage. Et il confirme, qu'avec Larry Ellison, son principale actionnaire, il est à l'écoute des éventuelles propositions de rachat qui pourraient arriver...

LeMagIT : avant de discuter des évolutions à venir de l'offre de Pillar Data System, pouvez-vous nous faire un bilan sur la situation actuelle de la société ?
Mike Workman : notre business se porte bien. Nous avons continué à séduire de nouveau clients en 2010 et comptons aujourd'hui 555 clients entreprises dans le monde. La France est un marché important pour nous puisqu'elle est aujourd'hui notre second marché après les Etats-Unis. Nous avons continué à recruter au cours de l'année notamment pour nos forces de vente et de support. La croissance est en effet au dessus de nos espérances.

LeMagIT : la bataille entre Dell et HP pour le contrôle de 3Par et les multiples acquisitions récentes dans le monde du stockage pointe vers une consolidation du secteur. Quelle est votre vue sur le sujet ?
Mike Workman : La consolidation est un phénomène naturel et elle n'est pas achevée notamment parce qu'il y a sur le marché quatre ou cinq grands acteurs qui sont à l'affût. IBM ajoute ainsi peu à peu de nouvelles offres à ses gammes. HP avait besoin d'une technologie de nouvelle génération pour ses baies, qu'il a acquis avec 3Par. Ils avaient besoin de contrôler leur propre technologies car dans ce métier on ne peut s'appuyer durablement sur des technologies externes (en l'occurrence, celles de Hitachi en haut de gamme, NDLR). Dell est lui aussi en chasse. Ils ont commencé avec Equallogic et disposent désormais d'une offre d'entrée et milieu de gamme en propre. Il leur manque encore une offre entreprise. Enfin, Oracle est un acteur qui pourrait lui aussi participer à la consolidation.

LeMagIT : justement, l'actionnaire principal de Pillar Data Systems est Larry Ellison (CEO d'Oracle, NDLR). Savez-vous qu'elle est sa position quant à l'avenir de Pillar dans ce secteur en consolidation ?
Mike Workman : Larry et moi sommes des capitalistes. Larry contrôle environ 80% du capital, le reste étant détenu par les salariés. Dans le cadre de la consolidation en cours du secteur, nous sommes ouverts à toute proposition et nous étudierons les opportunités qui se présentent (des rumeurs persistantes d'analystes font état d'un intérêt de Dell et d'Oracle pour la société, NDLR).

LeMagIT : pour ce qui est de la technologie comment vous positionnez vous aujourd'hui, comme un acteur d'entrée-milieu de gamme sur le marché du stockage ou comme un acteur stratégique ?
Mike Workman : Nous nous considérons clairement comme une plate-forme de Tier 1. Nous sommes en concurrence avec les Clariions d'EMC et avec l'entrée de gamme Symmetrix. Nous ne sommes pas à proprement parler un acteur entrée de gamme, comme Equallogic (rires). Le premier prix pour une baie Pillar se situe en effet aux environs de 70 000$.

LeMagIT : parmi les tendances mises en lumière par Gartner et IDC , on note la croissance bien plus rapide en valeur et en volume des plates-formes NAS par rapport au SAN. Vous avez ajouté le support du NAS dans les contrôleurs Slammer il y a déjà quelque temps, en plus des protocoles SAN. Où en êtes vous de cette stratégie de stockage unifié?
Mike Workman : Chez Pillar, la croissance du NAS suit celle du SAN. Environ 15% de nos clients utilisent simultanément les protocoles SAN et NAS sur leurs baies. 15% ne nous utilisent que pour du NAS et les 70% restant pour du pur SAN. Pour certains clients, le fait que nous proposions une baie unifiée est important. Mais le débat entre SAN et NAS, n'est plus une bataille religieuse comme au début. Les utilisateurs sont désormais pragmatiques et utilisent le protocole adapté pour chacune de leurs applications. Il en va d'ailleurs de même du débat entre Fibre Channel et iSCSI. Environ 10% de nos utilisateurs utilisent d'ailleurs ce dernier protocole sur nos baies.

LeMagIT : chez vos concurrents, on parle beaucoup de virtualisation de plusieurs baies ou tout au moins de clustering ou de fédération de plusieurs baies.
Mike Workman : Aujourd'hui un pool de stockage Pillar peut agréger jusqu'à 8 contrôleurs slammers; ce qui représente une capacité conséquente et aussi un volume de cache considérable. De ce point de vue, nous sommes très en avance sur des systèmes milieu de gamme comme ceux de Compellent. Dans un avenir proche, nous serons aussi à même de fédérer jusqu'à 256 systèmes au sein d'un pool unique. Mais il faudra toutefois rester prudent quant à la localisation géographique de ces systèmes. La latence reste un paramètre important.

LeMagIT : donc la limitation usuelle de 30 à 100 km s'applique ?
Mike Workman : Oui (rires), nous n'avons pas encore cassé la limite de la vitesse de la lumière.

LeMagIT : dans votre offre actuelle, vous proposez des briques de stockage à base de disques Fibre Channel, SATA et Flash. Le SAS est-il sur votre roadmap ?
Mike Workman : Fibre Channel est une excellente technologie mais au final, la technologie de disque n'est guère importante pour nous. Aujourd'hui, les fabricants de disques proposent aussi bien des disques haut de gamme FC que SAS, mais l'option FC finira par disparaitre. Il y a toutefois une exception notable : aujourd'hui les disques au format compact (2,5 pouces, NDLR), qui permettent d'avoir plus de disques dans une même baie, ne sont disponibles qu'en SAS.

LeMagIT : cela veut-il dire qu'il faut s'attendre à l'arrivée prochaine de briques SAS 2,5 pouces et 3,5 pouces chez Pillar?
Mike Workman : oui

LeMagIT : concernant la technologie Flash, on voit aujourd'hui plusieurs écoles. Certains l'utilisent comme une classe de stockage à part entière, tandis que d'autres la mettent comme un étage de cache supplémentaire, en plus de la mémoire vive des contrôleurs. Quelle est votre position sur le sujet ?
Mike Workman : Nous proposons déjà des briques de stockage à base de SSD. Mais l'utilisation de la mémoire Flash comme composante de notre architecture de cache est au programme de nos prochaines baies. Nous utiliserons la Flash comme un étage de cache au-dessus de la RAM.

LeMagIT : le ferez-vous aussi bien en lecture qu'en écriture ?
Mike Workman : Oui et cela nous semble important d'un point de vue architecture. Le choix de NetApp de limiter ses Performance Acceleration Modules (PAM, des cartes optionnelles de cache à base de mémoire Flash, NDLR) au mode lecture est trop restrictif pour certaines applications comme les bases de données.

LeMagIT : concernant la gestion automatique des classes de services, on a récemment vu pas mal d'annonces de la part d'EMC et 3Par. Et Compellent en dispose aussi en natif. Pillar inclut depuis longtemps des fonctions de "Tiering" automatique dans ses baies, comment voyez-vous ces fonctions évoluer ?
Mike Workman : nous avons effectivement été parmi les premiers à embarquer des fonctions de tiering automatique dans nos baies. Et nous entendons bien les améliorer. Typiquement, la plupart des technologies du marché se contentent de regarder le passé et n'anticipent pas les évolutions des workloads. D'une certaine façon, elles ont des conséquences non prévisibles sur les performances. Typiquement, une fonction de gestion de classes de service pourrait déplacer des données sur un tiers lent sur la base d'analyses passées, ce qui fait que les données seraient positionnées sur un tiers trop lent en cas de besoin de performances. Notre objectif est de fournir des fonctions de gestion de classe de service qui soient quasiment instantanées.

LeMagIT : pour cela, il vous faudra sans doute coupler ces fonctions avec une gestion intelligente du cache ?
Mike Workman : oui, c'est exactement cela. Nous allons marier le cache et les fonctions de tiering. Avec quelques bonus en plus. Ainsi la baie pourra, par exemple, informer l'administrateur qu'il a besoin d'ajouter plus de capacité de cache pour optimiser au mieux les performances de ses applications sur nos baies.

LeMagIT : une autre tendance du marché est aussi de tirer parti des performances croissantes des processeurs des contrôleurs de stockage pour ajouter de nouvelles fonctions comme la compression, la déduplication, l'indexation ou la gestion de contenus. Travaillez vous aussi à de tels ajouts ?
Mike Workman : Vous verrez apparaitre des fonctions de ce type dans les 6 à 12 prochains mois. Des fonctions comme la compression ou le chiffrement des données sont sur notre roadmap. Nous nous appuyons pour cela sur les performances croissantes des processeurs de nos amis d'AMD et Intel.

LeMagIT : vous utilisez indifféremment les deux fournisseurs ?
Mike Workman : Par le passé, nous avons utilisé des puces Intel et nous utilisons actuellement des puces Opteron. Les deux fondeurs font parti de notre roadmap.

LeMagIT : pour conclure, on voit aujourd'hui une intégration croissante entre les plates-formes de virtualisation et les baies de stockage, notamment via le biais de plug-ins. Vous inscrivez-vous dans cette tendance ?
Mike Workman : Nous travaillons avec Microsoft, Citrix, Oracle et VMware. L'intégration renforcée se fait par le biais de plug-ins. Mais elle ne touche pas que les plates-formes de virtualisation. Une intégration renforcée avec des bases de données comme Oracle est aussi importante. D'une façon générale, l'intégration transparente de la couche de stockage avec leurs applications est une composante importante pour les utilisateurs.(...) Et puis, pour ce qui concerne la virtualisation, il n'y a pas de raison de dupliquer au niveau de l'hyperviseur des fonctions comme les snapshots, la copie ou le clonage que les baies peuvent réaliser mieux et plus vite via une intégration avec l'hyperviseur...

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