Vu sur le MagIT : La vision d'Ellison après le rachat de Sun : Oracle en 2010 = IBM en 1960
Le 28 janvier 2010 (18:17) - par Reynald Fléchaux
La fusion enfin avalisée, Oracle cherche à rassurer les clients de Sun, en leur garantissant la poursuite des développements de leurs technologies. Et promet la fin de l'éclipse du constructeur californien. Le tout grâce à une stratégie clairement affirmée : fournir des systèmes intégrés de bout en bout... soit l'approche d'IBM il y a 50 ans, explique sans complexe Larry Ellison.
Exercice presque habituel hier pour Oracle : comme après chaque acquisition majeure (PeopleSoft, Siebel, BEA...), le boulimique éditeur s'emploie à rassurer la base installée qui bascule dans son giron. Cette fois, ce sont donc les clients de Sun qui ont eu droit à des messages apaisants. Objectif principal : tenter de mettre un terme aux migrations des entreprises vers les plates-formes de HP ou IBM, qui ne se sont pas privés d'exploiter les incertitudes entourant leur concurrent pour tenter de lui subtiliser quelques points de parts de marché au cours des trois derniers trimestres.
De facto, la durée ayant séparé l'annonce du rachat - en avril 2009 - et sa concrétisation ces jours derniers n'ont fait que renforcer les incertitudes entourant le constructeur californien, déjà malmené financièrement. Au cours de 2009, IBM affirme ainsi avoir convaincu plus de 300 entreprises d'abandonner les systèmes Unix de Sun pour ses plates-formes. HP fournit des chiffres similaires. Au troisième trimestre 2009, selon IDC, la part de marché de Sun dans les serveurs est tombée à 7,5 %, deux points de moins en un an.
Sun va "sortir" 1,5 Md$ de bénéfices dès la première année
Maintenant, il n'y a plus de raison de s'inquiéter du devenir de Sun, a martelé Oracle. En s'appuyant sur la force commerciale d'Oracle, Larry Ellison promet même un retour en grâce des produits issus de sa dernière acquisition, notamment des serveurs. Oracle prévoit ainsi que Sun dégagera 1,5 milliards de bénéfices au cours de l'année qui vient (le constructeur sera intégré dans les comptes de l'éditeur à partir de février). Ce qui ferait figure de retournement pour le moins spectaculaire : en septembre dernier, alors que Bruxelles bloquait la fusion en raison de son enquête sur l'avenir de MySQL, Larry Ellison avait estimé que Sun perdait 100 millions de dollars par mois.
Pour y parvenir, Oracle se positionne comme la société capable de livrer des solutions clefs en main, allant du matériel à l'applicatif, en passant par l'OS, la base de données ou le middleware. Le tout supporté par un seul fournisseur, supervisant tout le cycle de vie des solutions, de l'ingénierie au support. Une approche déjà expérimentée avec Exadata v2, réunissant pour des besoins en matière d'entrepôts de données une base 11g R2 et des systèmes Sun (la première mouture avait été conçue avec HP). "Notre vision pour 2010 est la même que celle d'IBM en 1960, a expliqué Larry Ellison. En maîtrisant toutes les pièces, je pense que nous pouvons délivrer des systèmes plus performants". Si aucune annonce n'a été faite hier, d'autres offres intégrées devraient rapidement apparaître au catalogue du constructeur.
Une difficulté d'intégration évaluée à 11, sur une échelle de 1 à 10
"Un éditeur reprenant avec succès un constructeur, ce serait, d'après moi, inédit", observe chez nos confrères de Computerworld Rob Enderle, un analyste indépendant qui a une longue expérience de l'industrie." Si je devais citer des entreprises capables de relever ce challenge, Oracle serait sur ma shortlist. Mais, sur une échelle de 1 à 10 - 10 étant le degré de difficulté maximal -, ce type d'opération obtiendrait la note de 11".
Pêle-mêle, comme ils l'avaient déjà fait auparavant, les dirigeants d'Oracle ont insisté sur leur volonté d'améliorer la technologie processeur UltraSparc T ou de miser sur l'OS Solaris. Et ont garanti que la base de données libre MySQL s'intégrait bien dans leur stratégie. Rappelons que c'est ce volet du rachat qui avait justifié le blocage de la fusion par la Commission européenne, l'éditeur ayant dû fournir des garanties avant d'obtenir le blanc-seing de Bruxelles. Oracle n'a toutefois pas détaillé les futurs plans de développement des principaux produits de Sun (notamment des gammes serveurs Sparc ou x86). Ni donné d'indications sur l'alliance conclue entre Sun et Fujitsu pour le développement des serveurs SMP Sparc Entreprise.
Le 28 janvier 2010 (18:17) - par Reynald Fléchaux
La fusion enfin avalisée, Oracle cherche à rassurer les clients de Sun, en leur garantissant la poursuite des développements de leurs technologies. Et promet la fin de l'éclipse du constructeur californien. Le tout grâce à une stratégie clairement affirmée : fournir des systèmes intégrés de bout en bout... soit l'approche d'IBM il y a 50 ans, explique sans complexe Larry Ellison.
Exercice presque habituel hier pour Oracle : comme après chaque acquisition majeure (PeopleSoft, Siebel, BEA...), le boulimique éditeur s'emploie à rassurer la base installée qui bascule dans son giron. Cette fois, ce sont donc les clients de Sun qui ont eu droit à des messages apaisants. Objectif principal : tenter de mettre un terme aux migrations des entreprises vers les plates-formes de HP ou IBM, qui ne se sont pas privés d'exploiter les incertitudes entourant leur concurrent pour tenter de lui subtiliser quelques points de parts de marché au cours des trois derniers trimestres.
De facto, la durée ayant séparé l'annonce du rachat - en avril 2009 - et sa concrétisation ces jours derniers n'ont fait que renforcer les incertitudes entourant le constructeur californien, déjà malmené financièrement. Au cours de 2009, IBM affirme ainsi avoir convaincu plus de 300 entreprises d'abandonner les systèmes Unix de Sun pour ses plates-formes. HP fournit des chiffres similaires. Au troisième trimestre 2009, selon IDC, la part de marché de Sun dans les serveurs est tombée à 7,5 %, deux points de moins en un an.
Sun va "sortir" 1,5 Md$ de bénéfices dès la première année
Maintenant, il n'y a plus de raison de s'inquiéter du devenir de Sun, a martelé Oracle. En s'appuyant sur la force commerciale d'Oracle, Larry Ellison promet même un retour en grâce des produits issus de sa dernière acquisition, notamment des serveurs. Oracle prévoit ainsi que Sun dégagera 1,5 milliards de bénéfices au cours de l'année qui vient (le constructeur sera intégré dans les comptes de l'éditeur à partir de février). Ce qui ferait figure de retournement pour le moins spectaculaire : en septembre dernier, alors que Bruxelles bloquait la fusion en raison de son enquête sur l'avenir de MySQL, Larry Ellison avait estimé que Sun perdait 100 millions de dollars par mois.
Pour y parvenir, Oracle se positionne comme la société capable de livrer des solutions clefs en main, allant du matériel à l'applicatif, en passant par l'OS, la base de données ou le middleware. Le tout supporté par un seul fournisseur, supervisant tout le cycle de vie des solutions, de l'ingénierie au support. Une approche déjà expérimentée avec Exadata v2, réunissant pour des besoins en matière d'entrepôts de données une base 11g R2 et des systèmes Sun (la première mouture avait été conçue avec HP). "Notre vision pour 2010 est la même que celle d'IBM en 1960, a expliqué Larry Ellison. En maîtrisant toutes les pièces, je pense que nous pouvons délivrer des systèmes plus performants". Si aucune annonce n'a été faite hier, d'autres offres intégrées devraient rapidement apparaître au catalogue du constructeur.
Une difficulté d'intégration évaluée à 11, sur une échelle de 1 à 10
"Un éditeur reprenant avec succès un constructeur, ce serait, d'après moi, inédit", observe chez nos confrères de Computerworld Rob Enderle, un analyste indépendant qui a une longue expérience de l'industrie." Si je devais citer des entreprises capables de relever ce challenge, Oracle serait sur ma shortlist. Mais, sur une échelle de 1 à 10 - 10 étant le degré de difficulté maximal -, ce type d'opération obtiendrait la note de 11".
Pêle-mêle, comme ils l'avaient déjà fait auparavant, les dirigeants d'Oracle ont insisté sur leur volonté d'améliorer la technologie processeur UltraSparc T ou de miser sur l'OS Solaris. Et ont garanti que la base de données libre MySQL s'intégrait bien dans leur stratégie. Rappelons que c'est ce volet du rachat qui avait justifié le blocage de la fusion par la Commission européenne, l'éditeur ayant dû fournir des garanties avant d'obtenir le blanc-seing de Bruxelles. Oracle n'a toutefois pas détaillé les futurs plans de développement des principaux produits de Sun (notamment des gammes serveurs Sparc ou x86). Ni donné d'indications sur l'alliance conclue entre Sun et Fujitsu pour le développement des serveurs SMP Sparc Entreprise.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire