mardi 12 mai 2009

A Orléans, la Setao entame la virtualisation de ses postes de travail

Vu sur le MagIT -Le 12 mai 2009 (11:30) - par Valery Marchive

La Setao – société d’exploitation des transports de l’agglomération orléanaise – entame la migration près de 300 postes de travail lourds vers une solution associant terminaux légers Wyse et virtualisation avec VMware View 3 mais aussi… App-V. Une opération onéreuse mais qui ouvre à la voie à de nombreux gains.

Pour la Société d’Exploitation des Transports de l’Agglomération Orléanaise, la maîtrise de l’énergie est une priorité, selon son administrateur Systèmes et Réseaux, Olivier Parcollet, qui explique que l’entreprise est certifiée ISO 14001 : « notre ancien directeur voulait décliner notre approche green dans tous les domaines, et qu’on le prouve. » Du coup, même si la virtualisation des infrastructures informatiques, des serveurs aux postes de travail, ne permet que quelques « milliers d’euros » d’économie par an, elle est validée. Les politiques tarifaires ne sont d’ailleurs pas pour rien dans le fait que l’économie n’ait rien de spectaculaire. Car Olivier Parcollet se souvient de la réaction d’EDF après la virtualisation de ses serveurs : « EDF ne comprenait pas ; ils ont pensé à une panne de compteur et l’ont changé… »
Aujourd’hui, la Setao exploite deux fermes sous VMware Infrastructure 3.5 – lequel a permis le passage de 32 serveurs Dell 1425 à 3 serveurs bi-xeon par ferme, avec un capacité CPU libre par serveur pour assurer la redondance en cas de panne –, dont une sur un second site en réplication, à 19 km du premier, en synchronisation sur IP. Une infrastructure qui doit évoluer prochainement en Fibre Channel sur Ethernet (FCoE) avec passage du réseau à 10 Gbps. Un réseau de 24 km au total, avec 60 points d’accès dans toute l’agglomération orléanaise : « il offre des services à la Setao et à ses clients : vidéo surveillance ; supervision du trafic du tramway ; information en temps réel pour les usagers ; sonorisation des stations ; interconnexion des locaux de la Setao (5 sites principaux) », explique Olivier Parcollet.
Un coût significatif
Au milieu de tout cela, la Setao ne compte finalement que relativement peu de postes utilisateurs : « nos principaux utilisateurs, ce sont les conducteurs – environ 500 personnes – mais qui n’accèdent au SI, avec des applications comme le portail Ressources Humaines, qu’à travers des postes banalisés », constate Olivier Parcollet. Le reste de ses troupes représente 250 à 300 postes lourds qui doivent migrer vers un client léger Wyse avec View 3, après une phase expérimentale sur une dizaine d’utilisateurs. Un investissement conséquent. Olivier Parcollet a chiffré à 26 450 euros HT, après négociation, le coût de virtualisation de 50 postes de travail – sur les 250 à 300 qu’il prévoit de virtualiser : cinquante terminaux Wyse v10L ; un serveur bi-xeon 2,6 GHz avec 32 Go de mémoire vive, une interface Fiber Channel Qlogic bi-canal, deux disques SAS à 15000 t/min ; 50 licences VMware View 3 Premier (pour bénéficier des fonctionnalités de clones liées et de virtualisation d’applications ThinApp) ; 50 licences Windows XP ; 1 To de stockage en SAN. Et d’estimer à 25 000 euros HT le coût d’un parc de clients lourds équivalent. Un peu plus cher, donc. Mais de nombreux bénéfices sont attendus.

Des gains opérationnels importants

Sur le terrain de la consommation électrique, tout d’abord : « un petit client Wyse consomme 14 Wh [et 600 Wh pour le serveur 50 postes], tandis qu’un PC peut monter à 300 Wh… » Mais aussi sur celui de la fiabilité : « lors un chantier, un malheureux coup de pioche peut couper une liaison ; l’utilisateur qui travaillait à ce moment-là sur un document ouvert sur le réseau va perdre ses données. » Ce qui n’est pas le cas si la machine virtuelle continue imperturbablement de s’exécuter sur un serveur. Même chose en cas de coupure électrique impromptue.
Le confort d’utilisation d’une machine immédiatement disponible dès la mise en route du poste de travail – « parce que la machine n’est qu’en sommeil sur le serveur » - n’est pas négligé non plus : « pour l’utilisateur final, ça boote en quelques secondes. » Présenté comme un « PC light », le terminal a été accepté sans peine : « on ne le voit plus, on n’y pense plus. » Pour un peu, ce serait même joli…
Et puis, « si un utilisateur me demande une application spécifique, disponible uniquement sous Linux, par exemple, je ne peux plus lui dire non ! »
A cela s’ajoutent des avantages d’administration : « 10 minutes pour préparer un client Wyse contre une à six heures pour un client lourd. […] Quand je dois remplacer un client léger, il part par coursier, dans un petit carton ; l’utilisateur le branche tout seul. » Impensable avec un PC classique – « on a bien essayé de faire des ghost [des images génériques prêtes à installer sur les clients lourds, NDLR], mais on s’est retrouvés à ne gérer que du spécifique… ». Et puis, pour les gros calculs, « il y a la puissance de calcul du serveur ; ça peut aller beaucoup beaucoup plus vite. » Pour Olivier Parcollet, avec cet effort de virtualisation, « il n’y a plus de déperdition de puissance CPU ou de mémoire vive qui passe l’essentiel de son temps à dormir. »
Mais il faut encore ajouter les bénéfices relatifs au plan de reprise de l’activité. « Toutes les VM des utilisateurs ne sont pas dupliquées, mais très rapides à reconstruire à partir de leurs modèles. » Une « légèreté » que peut se permette l’administrateur dans la mesure où, en plus de VMware View, il utilise App-V, de Microsoft, pour la virtualisation des applications. Du coup, ni les applications ni les données – hébergées sur les serveurs – ne risquent d’être perdues. Et là, Olivier Parcollet voit un avantage à la virtualisation en mode client/serveur : « l’intégration des postes de travail au PRA est impossible avec un hyperviseur bare métal. » Et puis, « si on nous demande de passer à Vista ou à Windows 7, il nous suffira de mettre à jour les images modèles des postes de travail ». Sans avoir à redéployer toutes les applications. La fonction des clones liés de VMware View 3 accélérera encore le processus.

Une technologie qui n'est pas applicable à tous...

Mais tout n’est pas bon à virtualiser. A commencer par les clients lourds exigeants en termes de performances graphiques. « Le chipset graphique du client Wyse ne propose que 15 bits de profondeur de couleurs ; c’est très insuffisant pour le marketing. » Les postes de travail les plus lourds, comme ceux dédiés à la vidéo surveillance, qui affichent, en temps réel, neuf flux vidéos, ne peuvent pas plus, en l’état, être virtualisés. Mais la solution récemment présentée par Teradici, sur VMwold Europe, à Cannes, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives : en assurant le rendu au niveau du serveur, puis en diffusant les trames sur le réseau, elle déleste complètement le poste client de tout rendu graphique.
Au final, Olivier Parcollet insiste sur les moyens limités, « de PME », dont il dispose : « si j’avais les sous, j’appellerai un prestataire pour me déployer 50 postes, sans y penser. » Dans son cas, il n’en est pas question : « nous sommes trois pour gérer tout ça. Il faut faire preuve d’imagination et être rationnel. La virtualisation nous a permis d’utiliser nos ressources de manière optimale. »

Pourquoi App-V plutôt que ThinApp ? Malgré une architecture virtualisée s’appuyant massivement sur les outils VMware, Olivier Parcollet, administrateur Systèmes et Réseaux de la Setao, a retenu App-V, de Microsoft, de préférence au ThinApp de VMware, pour la virtualisation de ses applications : « parce qu’App-V présente un haut niveau d’intégration avec Active Directory. » Ce qui simplifie tant la gestion des déploiements que celle des licences. Et App-V ne serait pas plus gourmand que ThinApp en ressources CPU, selon les tests menés en interne à la Setao. Ce serait même l’inverse, à iso-utilisation : « c’est du factuel, on l’a testé. »

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