Les clients semblent préférer les solutions de réplication en environnement homogène plutôt qu'hétérogène. Une mutation due à l'arrivée de la virtualisation.
- Karine Fossard, 01net., le 16/12/2008 à 17h40 -
NetApp met fin à son produit SnapMirror for Open Systems (SMOS), une solution de réplication hétérogène issue du rachat de la société israélienne Topio, en 2006, pour 160 millions de dollars. NetApp va donc fermer les bureaux de Topio à Haifa, en Israël, le 15 janvier prochain. Au-delà d'une histoire presque banale - ce n'est pas la première fois qu'un rachat de start-up n'a pas le succès escompté -, cet arrêt soudain soulève pas mal de questions, notamment sur les technologies de réplication.
Contactée en France, NetApp n'a pas souhaité commenter cette annonce, faite presque en catimini. Dans son communiqué, NetApp se justifie en soulignant que « cette solution n'a jamais été adoptée par les clients. Nous avons préféré anticiper ». Si l'on en croit le document, la réplication en environnement homogène semble primer sur la réplication en environnement hétérogène.
Le cheval de bataille des directions informatiques
Pourtant, l'hétérogénéité a semble-t-il toujours été le cheval de bataille des directions informatiques, qui, en général, ne veulent pas être embringuées avec un seul vendeur. D'autres acteurs de poids ont aussi une solution de réplication hétérogène, comme EMC avec Recovery Point, issue du rachat de Kashya, également en 2006, ou HDS, qui a annoncé Hitachi Storage Replication Adapter, au mois de septembre dernier. D'autres, comme Falconstor ou InMage, sont des acteurs qui prônent l'hétérogénéité.
« La réplication hétérogène est un outil qui permet la migration aisée avec une garantie de résultats, un argument fort quand on fait le choix d'un produit de stockage. Migrer les données en environnement hétérogène est un vrai plus », soutient Olivier Parcollet, chef de projet à la Seato, la société d'exploitation du tramway et du réseau de bus de l'agglomération d'Orléans. Dans le cadre de la mise en place d'un plan de reprise ou de continuité d'activité (PRA/PCA), la solution hétérogène permet de conserver son ancienne baie sur le site de PRA, en répliquant par exemple depuis une nouvelle baie mise en place sur le site de production.
« Plus les applications sont critiques, plus les clients veulent de l'homogène »
NetApp fait-il donc une erreur ? Il semblerait que non. « NetApp avait racheté Topio un peu en réaction au rachat de Kashya par EMC à la même époque. Mais on s'aperçoit aujourd'hui qu'il n'y a pas réellement de demande pour ce type de produits, qui sont pourtant très bons. Plus les applications sont critiques, plus les clients veulent de l'homogène, plus rassurant pour eux », résume Philippe Nicolas, expert stockage et auteur du blog Continuous Data Protection.
La virtualisation rend le stockage hétérogène obsolète
En fait, il semblerait que NetApp anticipe une mutation de ce marché de la réplication. Les mécanismes de « snapshot », la déduplication, les technologies d'accélération réseau et les serveurs virtuels ont modifié la manière dont on peut faire de la réplication. Aujourd'hui, la virtualisation, quasiment présente sur tous les serveurs, rend l'aspect hétérogène obsolète : les machines virtuelles rendent homogène ce qui ne l'est pas. NetApp est d'ailleurs l'un des fournisseurs de stockage les mieux positionnés dans les environnements virtuels.
Comme l'indique le communiqué, « Les autres versions de SnapMirror poursuivent leur chemin. » Et justement, NetApp ne serait-il pas en train de miser sur sa version de SnapMirror en environnement virtualisé ESX ? L'une des versions les plus demandées, notamment dans le cas de la reprise après sinistre. La virtualisation change définitivement les usages
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